Je m'estime particulièrement privilégié de pouvoir jouir de votre précieuse compagnie alors que nous rendons hommage à toutes les mamans de la terre. Le dernier dimanche du mois de mai de chaque année est consacré à la fête des mères de chez nous. Mais quelle que soit la date choisie, une mère demeure l'être le plus précieux dans l'existence de tout être humain. Son amour inconditionnel et sa profonde dévotion sont irremplaçables. Les séquelles psychologiques sont toujours visibles chez les personnes qui ont grandi sans l’affection d'une mère. Pour cette raison, la journée de la fête des mères est aussi une occasion d'honorer les mères adoptives. Ce sont des héroïnes qui ne manquent pas de place dans leurs cœurs pour l'amour, et qui méritent toute la gratification qu'elles obtiennent en retour . Ce sont des mamans à part entière. Je souhaite la meilleure des journées à vous tous qui m'avez si gracieusement accueilli dans vos foyers.

On ne peut pas parler des mères haïtiennes sans tenir compte des conditions dans lesquelles elles luttent presque toutes pour prendre soin de leurs enfants. Prendre soin des enfants est presqu’exclusivement une responsabilité maternelle dans notre pays. Au moindre petit bobo ou pour la moindre peur, on cherche le secours de maman. Cette dernière n'est jamais trop occupée ou trop fatiguée pour nous écouter et nous rassurer. Nous ne sommes, d'ailleurs, jamais trop vieux pour bénéficier de ses conseils ou nous réfugier dans sa fortitude.

Dans un contexte impitoyable, clairement propice au découragement ou même à l'abandon, la mère haïtienne s'attachera à ses difficiles devoirs maternels comme si son salut en dépendait. En fait, c'est ce qu'elle croit fermement, et elle a parfaitement raison de le croire. Cet attachement, ce dévouement, cette fidélité se reproduisent aussi chez ses enfants quand vient le temps de prendre soin d'elle. Pendant toute sa vie, c'est elle l'infirmière, l'institutrice, l'arbitre, la psychologue et plus encore. Alors chez nous, quand maman arrive au crépuscule de sa vie, quand il faut que l’on prenne soin d'elle, ses enfants sont toujours fiers de la prendre en charge. Elle demeure reine. C'est là une des différences entre la vie de chez nous et celle des pays industrialisés. Cette différence, nous la devons à l'amour inconditionnel des mères haïtiennes.

La mère haïtienne est loin d'être le maillon faible du foyer. Elle est simplement irremplaçable. Je m'incline respectueusement pour souhaiter à toutes les mamans de mon pays une BONNE FÊTE DES MÈRES.

 

A propos de

Lesly Condé

Né à Port-au-Prince, Lesly Condé fit ses études primaires et secondaires à l'École Catholique des Frères de l'Instruction Chrétienne aux Cayes et à Port-au-Prince. Ayant grandi avec dans son coeur l'amour de son pays, il s'était toujours promis de consacrer une bonne partie d…

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