Il n’est nulle grandeur là où manquent simplicité, bonté et vérité.

Léon Tolstoï

Quand on associe le vocable « grandeur » avec un être humain, on veut indiscutablement faire référence à son élévation morale, à son élévation intellectuelle et surtout à sa qualité exceptionnelle qui suscite le respect, l’admiration et une propension naturelle à vouloir l’imiter et à lui ressembler. Ils sont relativement peu nombreux celles et ceux qui, à juste titre, ont fait l’objet d’une telle association.

 

"Il n’est nulle grandeur là où manquent simplicité, bonté et vérité"

 Léon Tolstoï

Quand on associe le vocable « grandeur » avec un être humain, on veut indiscutablement faire référence à son élévation morale, à son élévation intellectuelle et surtout à sa qualité exceptionnelle qui suscite le respect, l’admiration et une propension naturelle à vouloir l’imiter et à lui ressembler. Ils sont relativement peu nombreux celles et ceux qui, à juste titre, ont fait l’objet d’une telle association.  Cela va sans dire qu’ils sont donc très nombreux celles et ceux qui ont plutôt fait ou font une vraie démonstration de la folie des grandeurs, plus que toute autre chose. Or, comme le dit si bien l’Argentin Quino, de son vrai nom Joaquin Salvador Lavado Tejon, dans son livre Mafalda, le problème avec la folie des grandeurs, c’est qu’on ne sait pas où finit la grandeur et où commence la folie.  

S’il est vrai, comme l’a soutenu Georges Pompidou, que dans la vie des nations alternent la grandeur et la médiocrité, il est, depuis quelques années maintenant, de plus en plus évident que notre nation n’est pas, n’est plus, pour le moins que l’on puisse dire, dans l’ère de la grandeur. Je ne me ferai nullement prier pour affirmer, avec force, que nous sommes plutôt bien installés dans la chaise de la médiocrité.

Face à cet état de fait et au risque de faire écho à ce que d’autres ont probablement et même certainement avancé à ce propos, nous avons le devoir moral d’offrir une alternative à nos jeunes. Nous devons leur rappeler qu’au-delà de ce qui garnit leur quotidien depuis un certain temps, il existe des modèles de leaders vertueux à imiter et des valeurs positives à chérir. D’ailleurs un tel choix peut davantage leur garantir le respect de leurs concitoyens et de ceux des générations futures. Nous nous devons de tendre un filet de sécurité pour empêcher que nos jeunes ne s’engouffrent davantage, bien malgré eux pour certains, dans le précipice où se côtoient l’inélégance, l’ignorance et l’arrogance de celles et ceux qui, pourtant, devraient systématiquement servir de modèles.

Rendez-nous fous ou sages ! Cependant, on assiste impuissant à de révoltants spectacles mettant en relief l’exhibitionnisme d’hommes d’état qui, au grand mépris de la pauvreté de la grande masse et de la situation précaire de leurs mandants, font étalage de leur opulence par l’exposition de liasses de billets verts ou de produits de grande marque. On est en droit de se demander, à juste titre, s’il reste encore des modèles vertueux et des valeurs positives à présenter à la jeunesse, l’espoir de demain et la relève de cette classe de politiciens qui ont lamentablement échoué.

Faut-il rappeler que grandeur ne rime pas nécessairement avec goujaterie, muflerie, inconvenance, arrogance, imposture, mensonge ? Quand, avec respect et dévotion, nous nous retrouvons obligés de nous tourner presqu’uniquement vers des Haïtiennes et Haïtiens du passé pour apaiser notre soif de valeurs positives, nous avons très vite la pleine confirmation que les modèles vertueux affichent plutôt des qualités comme la courtoisie, la galanterie, la bienséance, la modestie, la droiture, l’honnêteté, le don de soi…

Malheureusement, à côté de ces vrais grands Haïtiens du passé et d’une poignée d’autres de notre époque, existent en grand nombre ceux qui, aujourd’hui, croient l’être et pensent pouvoir le devenir avec leur arrogance et leur comportement de bouffon. À trop vouloir faire l’ange, on finit par faire la bête nous disait le philosophe Blaise Pascal dans son observation sur la nature humaine. Sans prétention aucune de nous hisser à la hauteur de ces grands philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles, mais à regarder avec désolation ceux, pour la plupart, qui tiennent les rênes de mon pays, nous avons simplement envie de leur crier en pleine face : À trop vouloir être grands, vous finissez par être petits, très petits au point d’être insignifiants.  

Haïtiens, Sudistes mes frères, ne vous laissez pas bernés par cette clique qui, sans gêne, fait main mise sur les affaires de l’État, règne indûment en maître et Seigneur et se fait passer pour des modèles à suivre. Quels modèles ! Rappelez-vous! Ils sont légion, nos compatriotes qui négligent la vraie grandeur pour courtiser son ombre. À chaque fois que, comme Xaragua Magazine, vous vous lancerez à la recherche de vrais modèles, imitables et capables de vous inspirer, je vous en conjure, pensez à ce rappel de l’écrivain russe Léon Tolstoï : Il n’est nulle grandeur là où manquent simplicité, bonté et vérité.