“Un homme avisé se doit de reconnaître que sa santé est son bien le plus précieux”

Hippocrate

 

Très cher lecteur,  
En général, les “Rubriques Santé” discutent d’une maladie différente à chaque parution. Rares sont celles qui prennent le temps de présenter ce qu’est la santé. Fort de cela, nous discuterons uniquement de la SANTÉ dans la rubrique d’aujourd’hui avant de porter notre attention sur certaines maladies qui ont peut-être capté l’imagination et la curiosité de certains lecteurs, soit par leur fréquence (prévalence), leur capacité destructrice (mortalité et morbidité) ou tout simplement par leur mode de transmission. 

Selon la définition de la santé préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), tout individu doit pouvoir accéder à la santé, cet « état complet de bien-être physique, mental et social ».  En d’autres termes, la santé ne consiste “pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité”.  Elle est un état d’équilibre alors que la maladie est une perturbation de cet équilibre. 

Cette notion d’équilibre est, à notre avis, si importante qu’une petite illustration s’avère nécessaire. La plus proche comparaison qui nous vient à l’esprit est le concept de résonance, emprunté de la physique mécanique et acoustique. Le phénomène de résonance est la propriété partagée par un très grand nombre d'objets (individus) et de systèmes physiques (environnement physique social et psychologique) d'absorber préférentiellement de l'énergie. Au stade de résonance, la résistance tend vers zéro et l’amplitude est maximale. À proprement parler, en état de résonance (ou en équilibre), l’individu jouit d’une existence soumise à un minimum de résistance et pourra, de ce fait, atteindre son potentiel et son épanouissement maximum. Le résultat sera similaire quel que soit le domaine considéré. 

La santé est donc un équilibre dynamique supportant la libre expression de la vie individuelle et relationnelle sur tous les plans de l’être (physique, énergétique, psychique, et environnemental) et un état d’harmonie se traduisant par une réelle sensation de bien-être tant physiologique que psychologique ou toute dépense inutile d’énergie est annulée. Dans un état de santé équilibrée et bien maintenue, les fonctions vitales d’homéostasie, d’immunité, d’autorégulation et d’auto-régénération sont optimisées. De ce fait, tout être vivant considère la santé comme la condition normale de base.

 Pour revenir à l’idée de l’OMS, être en bonne santé, c’est beaucoup plus que ne pas être malade, c’est aussi se sentir en harmonie avec soi-même et avec son environnement. Un style de vie sain permet de rester en santé, de guérir si on devient malade et de promouvoir la santé en éliminant les causes de maladies à venir. En d’autres termes, la lutte contre les maladies ne promeut pas la santé alors que la promotion de la santé est la meilleure façon de lutter contre les maladies.

Raoul Follereau eut à dire : “Personne n’a le droit d’être heureux tout seul”. À cet égard, les sciences de santé nous montrent tous les jours qu’en dépit des conditions sociales et économiques, personne ne peut être en santé tout seul. Notre bien-être tant individuel que commun est interdépendant. Le “bien-être social” est un aspect important de la définition de la santé, qui peut quelquefois nous échapper lorsque nous pensons à notre propre santé. Ce concept nous aide à introduire l’idée qui veut que la maladie soit tout d’abord sociale et relationnelle avant d’être personnelle.

La Charte d'Ottawa pour la promotion de la santé énonce les déterminants de la santé comme étant ses aspects sociaux, économiques et environnementaux. La santé est ici considérée comme une ressource ou un atout qui nous aide dans la vie quotidienne et non comme le but de la vie. La Elle est un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles ainsi que les capacités physiques.

Les facteurs qui influencent la santé sont les suivants:
le niveau de revenu et le statut social;
les réseaux de soutien social;
la scolarité et l'alphabétisme;
l'emploi, la sécurité de l’emploi et les conditions de travail;
les environnements physiques et sociaux;
l'hygiène de vie et la capacité d'adaptation personnelle;
le développement sain des enfants;
le patrimoine biologique, microbiologique et génétique;
les services de santé, le sexe et la culture.

Ceci dit, notre sujet d’aujourd’hui serait incomplet si on ne suscitait pas les interrogations et réflexions de nos lecteurs sur le réel ennemi de la santé. Contrairement aux croyances populaires, la maladie en général ou certaines maladies destructrices en particulier, ne sont pas les plus grands ennemis de notre santé. Le plus grand ennemi de notre santé est singulier et est un état avec lequel nous vivons au quotidien, c’est le stress sous sa forme prolongée ou chronique. À court terme sous sa forme aiguë, le stress est un ensemble de réactions physiologiques, un mécanisme de protection individuelle avec pour but ultime la survie de l’espèce. Le stress aigu aide donc à survivre et ne rend pas malade. D’un autre côté, le stress chronique est la gouttière du toit qui permet à notre santé de s’envoler et à la corrosion de la maladie de s’installer. 

L’avenir de la santé ne dépend pas uniquement du perfectionnement des moyens de réparation que nous devons aux progrès techniques de la Médecine Moderne. Il dépend aussi de notre capacité à ne plus développer de maladies, à gérer correctement notre corps. C’est le rôle de la prévention primaire qui se situe en amont des problèmes de santé, et vise à éviter leur apparition.

Il impute donc à chacun de se prendre en main pour développer les facteurs de santé, dans le respect de lui-même et de ses proches, ainsi que des générations présentes et à venir. Chacun doit se responsabiliser au niveau de sa santé, dans son mode d’alimentation et son mode de vie. Une bonne santé nous fournit la capacité d'adaptation physique et émotionnelle nécessaire pour affronter des circonstances pénibles, rétablir notre équilibre et mener une vie pleine et riche. Car vivre en santé, ce n'est pas seulement se conserver, c'est aussi et surtout se réaliser.