Le droit à la sécurité, le droit à l’information, le droit de choisir et le droit d’être entendu sont les quatre droits fondamentaux évoqués pour définir un consommateur  », se référant au discours du président défunt John Fitzgerald Kennedy, au Congrès américain le 15 mars 1962.

Vu l’importance de cette déclaration, en 1983, la date du 15 mars fut consacrée journée mondiale des consommateurs, et deux ans plus tard, la charte mondiale des droits des consommateurs avait été adoptée à l’ONU, le 9 avril 1985. Malgré l’adoption de cet instrument, la législation haïtienne reste toujours muette sur les relations entre consommateurs et producteurs, ainsi que les droits et devoirs de ces derniers.

Amener le consommateur à connaître ses droits et devoirs afin de ne pas tomber dans les pièges des opérateurs économiques véreux ; tel est l’objectif visé par l’Association des Consommateurs Eclairés et Engagés d’Haïti (ACEEH) qui croit que la protection des consommateurs est au cœur de toutes transactions.

Avec la recherche effrénée de profit par des opérateurs économiques, il est apparu nécessaire de fixer des règles visant à protéger aussi bien le consommateur que son bien-être. Car, le consommateur doit jouir du droit d’avoir des produits qui ne présentent pas de risques pour sa santé ni pour sa sécurité a déclaré Bogutho Hilaire JULMONO, Responsable des Relations Publiques de l'Association lors d’une interview réalisée ce mardi 4 juin 2024.

Selon Monsieur Hilaire, les entreprises doivent se comporter avec loyauté et honnêteté vis-à-vis des consommateurs, s’abstenir de recourir à des pratiques commerciales illégales. Elles devraient aussi informer suffisamment le consommateur sur le bien ou le service qu’elles offres. Les entreprises devraient mettre à la disposition du consommateur des mécanismes de plaintes a-t-il insisté.   

De son côté, Marc Andy Valery Calixte, membre fondateur de cette structure a critiqué la lenteur des autorités publiques à faire respecter les droits des consommatrices et consommateurs en Haïti, tout en dénonçant également les faiblesses profondes des instances de contrôle pour garantir la jouissance effective de ce droit.   

Il en a profité l’occasion d’attirer l’attention des autorités haïtiennes sur la situation vulnérable des consommateurs par rapport à la mauvaise qualité des produits, des services et à la contrefaçon qui sévissent sur le marché haïtien.   

Marc Andy Valery Calixte appelle les autorités judiciaires à intensifier leurs efforts afin que les auteurs des infractions liées à la contrefaçon, la vente illégale de médicaments et des produits avariés puissent être punis conformément à la loi.   

S’engageant à assurer la promotion et la défense des droits des consommateurs et consommatrices en Haïti, l'ACEEH continue d’intensifier ses activités de sensibilisation, de plaidoyers et d’enquêtes en vue d’inciter les acteurs nationaux à adopter des mesures législatives, règlementaires et institutionnelles afin de garantir une meilleure protection des consommateurs et favoriser un équilibre harmonieux entre les acheteurs et les vendeurs. 

Il dit souhaiter également le renforcement de la Direction de contrôle de la qualité et de la protection des consommateurs (Dcqpc), le Bureau haïtien de normalisation et de métrologie au sein du Ministère du commerce et de l’industrie (Mci), ainsi que la dynamisation du service d’hygiène au Ministère de la santé publique et de la population (Mspp), dans le cadre de l’inspection et du contrôle systématique du marché haïtien.

Il est important de souligner que les consommateurs du monde entier ont des droits, mais aussi des devoirs. La reconnaissance de ces droits s’est réalisée dans les années 1960 grâce à Consumers International, ancienne Organisation Internationale des Unions de consommateurs.

A rappeler que la date du 15 mars a été désignée pour célébrer non seulement la Journée mondiale des droits des consommateurs, mais aussi une occasion annuelle de célébrer l’influence et la solidarité internationale des associations de consommateurs. Chaque année, ces associations marquent la journée en se rassemblant afin de mettre en lumière une problématique importante pour les consommateurs du monde entier et mener des opérations de sensibilisation sur ce thème.

En tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), suite à sa ratification par le Parlements haïtien le 31 janvier 2012, Haïti ne s’est toujours engagé à définir et à mettre en œuvre des mesures visant à permettre à tous les citoyens de jouir pleinement de leurs droits sociaux notamment le droit à la santé, à l’alimentation etc...