Un jour, alors que je regardais mon petit frère loin dans ses pensées, il n'arrêtait pas de se gratter la tête, de tapoter ses petits pieds sur le sol, il avait l'air angoissé. Je savais que quelque chose n'allait pas, il y avait un truc qui le chiffonnait. J'ai décidé de lui poser la question, lui demandant ce qui lui faisait autant réfléchir ; il me sourit bêtement, puis réussit à me sortir ceci :

 

Un jour, alors que je regardais mon petit frère loin dans ses pensées, il n'arrêtait pas de se gratter la tête, de tapoter ses petits pieds sur le sol, il avait l'air angoissé. Je savais que quelque chose n'allait pas, il y avait un truc qui le chiffonnait. J'ai décidé de lui poser la question, lui demandant ce qui lui faisait autant réfléchir ; il me sourit bêtement, puis réussit à me sortir ceci : Quii dois-je prendre comme modèle dans ce pays ?

Je ne savais pas quoi lui répondre, je savais qu'il guettait ma réponse, mais que cherchait-il exactement, que pouvais-je lui répondre ? Quel genre de modèle positif dans la société que je peux lui référer ? Politiciens, avocats, homme d'affaire, Difficile à dire...

Je lui ai alors demandé ce qu'il cherchait à travers ce modèle qu'il voudrait s'attribuer, et c'est là que j'ai compris son inquiétude quand il m'a dit, pourquoi devrions-nous aussi être malade lorsque la Capitale est malade.  Il avait complètement raison, on est toujours à attendre que Port au prince bouge pour bouger à son rythme, mais est ce que Port au Prince est un modèle pour les autres villes aux alentours ? Si elle l'a été par le passé aujourd’hui ce n'est plus pareil avec toutes ces vagues d'immondices quand survient quelque goutte de pluie, si elle l'a été pour l'import-export, dans cette ile que nous avons à gérer, les produits peuvent aisément circuler si chaque département avait son propre quai fonctionnel. Et pourquoi un seul aéroport pour tous ces départements ?

Je suis restée muette face à toutes ses interrogations pour son âge, à la vérité je ne savais vraiment pas quoi lui dire. J’avais d’abord pensé à un modèle de réussite dans la famille, un oncle qui gère sa propre firme de construction mais qui parallèlement fait des œuvres caritatives dans sa communauté, puis je me suis dit que j’irais plus loin si je choisissais l’homme de la ville, le plus important de tous qui a de grandes idées de projet, mais il n’arrive pas toujours à les mettre à exécution. Les millionnaires qu’ils voient souvent à la télévision parlant de leur succès sans réserve, les grands chercheurs, les grands inventeurs et techniciens qui réalisent des choses impensables, que pouvais-je bien lui apprendre de plus que ce qu’il savait déjà.
 
Sachant qu'il attendait sa réponse je l'ai rejoint puis je lui ai dit : Vois-tu, nous avons des modèles dont nous pouvons nous inspirer même si on en a pas toujours conscience, parfois nous cherchons vainement l’espoir dans les beaux discours, ou dans les actions humanitaires, des gens qui pourraient changer notre conception de la vie s’ils prenaient les bonnes décisions, et moi ce que je te dis aujourd’hui c’est que le vrai modèle que tu dois suivre c’est toi-même, il faut arrêter de regarder ou de compter sur les autres pour bâtir quelque chose dont tu pourrais être fier, pour réussir le modèle à suivre c'est nous-mêmes, et ceci dans les petits détails déjà dans le sens que je n’ai pas à jeter du papier par terre parce que je t’ai vu le faire. Je n’ai pas à abuser des autres parce que c’est monnaie courante. Chacun de nous à une contribution à apporter pour ces modèles positifs que l'on cherche, sois d'abord un modèle pour toi-même pour être un modèle pour les autres. 
 

Maryns-Starline Labossière, née aux Cayes le 22 Juin 1992, est mariée et mère de famille. Elle a fait ses études classiques chez les sœurs de l’Externat Saint Joseph, puis en 2011 a été admise à l’université épiscopale d’Haïti, BTI (Business and Technology Institute) où elle …

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