ENCORE UN COUP DUR POUR L’OPPOSITION

Le 12 février dernier, Marcelin Myrtil dit Arab a été arrêté dans la ville des Cayes par des agents de la police attachés au bureau de la Délégation du Sud. Un mandat d’amener a été émis à l’encontre de ce grand militant politique par le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me. Edler Guillaume, pour incitation à la violence et complot contre la sureté de l’Etat. Cette arrestation qualifiée d’arbitraire par plus d’un a fait de nombreux fâcheux surtout du côté des opposants. Arab, selon ses dires, était venu apporter son aide à la famille de Roosevelt Constant, un jeune de 20 ans tué dans sa chambre par des agents de l’Unité de Maintien d’Ordre (UDMO) le 8 février 2024. Ces derniers réalisaient une séance de nettoyage des rues après les séries de manifestations initiées par les membres de l’opposition. Désireux de témoigner de sa compassion et de sa solidarité envers les parents de la victime, il a laissé le département de l’Ouest accompagné de son chauffeur à bord d’une motocyclette. Marcelin ne saurait se douter que son aventure allait se terminer en prison.

Transféré à Port-au-Prince le 15 février 2024, Myrtil a partagé, dans un live depuis le Pénitencier National datant du 18 février, son parcours pour atterrir à cette destination finale. A en croire ses propos, la prison de Petit-Goâve étant saturée, les policiers l’ont escorté jusqu’à celle de Léogâne où il a aussi été refusé pour la même cause. A noter que son transfert pour Port-au-Prince a été effectué par voie maritime car en plus de Martissant, en raison de la présence des gangs armés à Mariani, la voie qui mène au Grand Sud se révèle impraticable. Comme dirait la Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Emmelie Prophète, la liste des ‘‘territoires perdus’’ ne fait que s’allonger.

 Derrière les barreaux du plus grand centre carcéral du pays, Arab a déclaré que la révolution tant voulue aura lieu coûte que coûte à sa sortie. Il a promis de continuer la lutte pour le renversement du pouvoir en place. Il a aussi souligné le mauvais sort que connaissent les prisonniers sur tous les plans. Déjà, leur effectif dépasse la capacité de l’espace où les risques sanitaires sont très élevés. Ils meurent souvent de faim et de soif.  

Alors que les membres de l’opposition ainsi que la population réclament la libération sans condition d’Arab, des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont procédé à l’arrestation d’Achibal Fils le mardi 20 février 2024 pour complot contre la sureté de l’Etat et association de malfaiteurs. Le responsable du Mouvman Sitwayen Angaje pou yon Lòt Ayiti (MOSALA) a été conduit au Parquet des Cayes et ensuite à la Prison Civile. MOSALA est un regroupement politique constitué de partisans de Guy Philippe, ancien chef rebelle et ancien sénateur de la Grand’Anse qui est, lui aussi, est pour le départ d’Ariel Henry.

Selon l’un des dirigeants du parti Pitit Dessalines nan Sid, le Parquet des Cayes a émis des mandats de comparution visant l’arrestation de plusieurs activistes politiques du parti et de MOSALA qui ont pris part aux différentes manifestations contre le gouvernement d’Ariel Henry dans la ville. Tandis que les activités reprennent à peine, les opposants farouches du premier ministre de facto se font attaquer. Nous ignorons encore quelles seront les conséquences de ces repressions à l’égard des adhérents de ces organisations politiques sur la reprise des activités.